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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/16

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qui harangua le dernier me dit, entre autres choses, que les hommes de Rima, c’est-à-dire les Espagnols, avaient recommandé de ne pas me laisser entrer dans la baie d’Oheitepeha, si j’abordais de nouveau sur cette île qui leur appartenait ; que, loin de souscrire à cette requête, il était autorisé à me céder formellement la province de Tierebou et tout ce qu’elle renferme : d’où il résulte que ces peuplades ont une sorte de politique, et qu’ils savent s’accommoder aux circonstances. Enfin Ouaheïadoua, d’après les conseils des personnes de sa suite, vint m’embrasser, et pour confirmer ce traité d’amitié, il me donna son nom et prit le mien. Lorsque la cérémonie fut terminée, je l’emmenai dîner à bord, ainsi que ses amis.

» O-maï avait préparé un maro composé de plumes rouges et jaunes, qu’il voulait donner à O-tou, roi de l’île entière ; c’était un présent d’une très-grande valeur pour le pays où nous nous trouvions. Je lui dis tout ce que je pus pour l’empêcher de montrer son maro en ce moment ; je lui conseillai de le garder à bord jusqu’à ce qu’il eût une occasion de le présenter lui-même au monarque. Mais il avait trop bonne opinion de l’honnêteté et de la fidélité de ses compatriotes pour profiter de mon conseil. Il imagina de l’apporter à terre, et de le remettre à Ouaheïadoua, en chargeant celui-ci de l’envoyer à O-tou, et de le prier d’ajouter ces plumes au maro royal. Il crut que cet arrangement serait agréable aux deux chefs : il se