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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/17

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trompait beaucoup ; car il désobligea celui dont il devait rechercher la faveur avec le plus grand soin, et il ne se fit pas un ami de l’autre. Ce que j’avais prévu arriva : Ouaheïadoua garda le maro ; il n’envoya à O-tou qu’un petit nombre de plumes, et il se réserva plus des dix-neuf vingtièmes de ce magnifique présent.

» Le 19, Ouaheïadoua me donna dix ou douze cochons, des fruits et des étoffes. Nous tirâmes le soir des feux d’artifice, qui étonnèrent et amusèrent une assemblée nombreuse.

» Le même jour, quelques-uns de nos messieurs trouvèrent dans leurs promenades un édifice auquel ils donnaient le nom de chapelle catholique. On n’en pouvait douter, d’après leur récit, car ils décrivaient l’autel et tout ce qu’on voit dans ces temples. Ils observaient néanmoins que deux hommes chargés de la garde de l’édifice ne voulurent pas leur permettre d’y entrer ; je pensai qu’ils pouvaient s’être mépris, et j’eus la curiosité de m’assurer de ce fait par moi-même. L’édifice qu’ils prenaient pour une chapelle catholique était un toupapaou, où l’on tenait solennellement exposé le corps du prédécesseur d’Ouaheïadoua. Le toupapaou se trouvait dans une maison assez grande, entourée d’une palissade peu élevée ; il était d’une propreté extraordinaire, et il ressemblait à un de ces petits pavillons ou abris que portent les grandes pirogues du pays. Peut-être avait-il été originairement employé à cet usage. Les étoffes et les nattes de diffé-