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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/165

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ment déclarés mortels, et cependant les blessés ont guéri.

» Leurs connaissances en médecine paraissent plus bornées, sans doute parce qu’il leur arrive plus d’accidens qu’ils n’ont de maladies. Les prêtres néanmoins administrent des sucs d’herbes en quelques occasions, et lorsque les femmes ont des suites de couches fâcheuses, elles emploient un remède qui semble paraître inutile sous un climat chaud : elles chauffent des pierres, elles les couvrent ensuite d’une étoffe épaisse, par-dessus laquelle elles posent une certaine quantité d’une petite plante du genre de la moutarde ; et après avoir couvert le tout d’une seconde étoffe, elles s’asseyent dessus ; elles ont des sueurs abondantes, et elles guérissent : les hommes infectés du mal vénérien ont voulu pratiquer la même méthode, mais ils l’ont trouvée inefficace. Ils n’ont point d’émétique.

» Malgré l’extrême fertilité de l’île, on y éprouve souvent des famines qui emportent, dit-on, beaucoup de monde. Je n’ai pu découvrir si ces famines sont la suite d’une mauvaise saison, de la guerre ou d’une population trop nombreuse ; il est presque impossible qu’il n’y ait pas quelquefois dans l’île trop de monde à nourrir. Au reste, il est difficile de douter de la vérité du fait, car ils ménagent avec beaucoup de soin, même au temps de l’abondance, les choses qui servent à leur nourriture. Dans les momens de disette, lorsqu’ils ont consom-