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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/174

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qu’où ils portent leur zèle religieux et leur fanatisme. Il paraît sûr que les sacrifices humains reviennent fréquemment. Ils ont peut-être recours à cet expédient abominable quand ils éprouvent des contre-temps fâcheux ; car ils nous demandèrent si l’un de nos gens détenu en prison à l’époque où nous nous trouvions arrêtés par les vents contraires était tabou. Leurs prières sont aussi très-fréquentes ; ils les chantent à peu près sur le même ton que les ballades de leurs jeux. On aperçoit encore l’infériorité des femmes dans les pratiques religieuses ; on les oblige à se découvrir en partie lorsqu’elles passent devant les moraïs, ou à faire un long détour pour éviter les lieux destinés au culte public. Quoiqu’ils ne croient pas que leur dieu doive toujours leur accorder des biens, sans jamais les oublier, et sans permettre qu’il leur arrive de mal ; cependant, lorsqu’ils essuient des malheurs, ils semblent y voir les effets d’un être malfaisant qui veut leur nuire. Ils disent qu’Éti est un esprit malfaisant qui leur fait quelquefois du mal ; ils lui présentent des offrandes, ainsi qu’à leur dieu ; mais ce qu’ils redoutent des êtres invisibles se borne à des choses purement temporelles.

» Ils croient que l’âme est immatérielle et immortelle ; ils disent qu’elle voltige autour des lèvres du mourant pendant la dernière agonie et qu’elle monte ensuite auprès du dieu, qui la réunit à sa première substance, ou, selon leur expression, qui la mange, qu’elle demeure quel-