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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/21

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tout de suite du monarque, et je le saluai. O-maï se jeta à ses pieds et embrassa ses genoux ; il avait eu soin de mettre son plus bel habit, et il se conduisit de la manière la plus respectueuse et la plus modeste. On fit cependant peu d’attention à lui : l’envie eut peut-être quelque part à ce froid accueil. Il offrit au roi une grosse touffe de plumes rouges et quelques aunes de drap d’or. De mon côté, je donnai au prince un vêtement de belle toile, un chapeau bordé d’or, des outils, et, ce qui était plus précieux encore, des plumes rouges, et un des bonnets que portent les naturels des îles des Amis.

» Le roi et la famille royale m’accompagnèrent à bord, suivis de plusieurs pirogues chargées de toutes espèces de provisions, en assez grande abondance pour nourrir une semaine les équipages de deux vaisseaux. Les divers membres de la famille royale indiquaient telle portion qu’ils avaient fournie, et je leur fis à chacun un présent ; c’était ce qu’ils voulaient. La mère du roi, qui ne s’était point trouvée à la première entrevue, arriva à bord bientôt après ; elle apportait des provisions et des étoffes qu’elle distribua à O-maï et à moi. Quoique O-maï eût d’abord attiré faiblement les regards, les insulaires recherchèrent son amitié dès qu’il connurent ses richesses. J’entretins cette disposition autant que je le pus, car je désirais le fixer près d’O-tou. Comme j’avais dessein de laisser dans cette île tous les