Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

animaux que j’amenais d’Europe, je pensai qu’il serait en état de diriger un peu les hahitans sur les soins qu’ils en devaient prendre, et sur l’usage auquel ils pouvaient les employer : je prévoyais d’ailleurs que plus il serait éloigné de sa patrie, plus il serait considéré. Malheureusement le pauvre O-maï ne profita point de mon avis, et il se conduisit avec tant d’imprudence, qu’il ne tarda point à perdre l’amitié d’O-tou et de tous les Taïtiens d’un rang distingué. Il ne fréquenta que des vagabonds et des étrangers, qui cherchaient sans cesse à le duper ; si je n’étais pas intervenu à propos, ils l’auraient dépouillé complétement. Il s’attira la malveillance des principaux chefs, qui s’aperçurent qu’ils n’obtenaient pas de moi, ou de mes gens, des objets aussi précieux que ceux dont O-maï faisait présent aux gens du peuple ses camarades.

» Dès que nous eûmes dîné, je reconduisis O-tou à Oparri ; je pris avec moi les volailles dont je voulais enrichir cette terre. J’emportai un paon et sa femelle, que mylord Bedsborough avait eu la bonté de m’envoyer pour les Taïtiens, peu de jours avant mon départ de Londres ; un dindon et trois dindes, un jar et trois oies, un canard mâle et quatre femelles. Je déposai toutes ces volailles à Oparri, et je les donnai à O-tou : elles couvaient déjà lorsque nous quittâmes l’île. Nous y trouvâmes une oie mâle, dont le capitaine Wallis avait fait présent à Obéréa, plusieurs chèvres, et le tau-