reau espagnol qu’on tenait attaché à un arbre près de la maison d’O-tou. Je n’ai jamais vu un plus bel animal de cette espèce. Il appartenait alors à Etary, et on l’avait amené d’Oheitepea dans cet endroit, afin de l’embarquer pour Bolabola ; mais je ne puis concevoir comment on était venu à bout de le transporter sur une des pirogues du pays. Au reste, si nous n’étions pas arrivés à Taïti, il eût été bien inutile, car il manquait de vaches. Les naturels nous dirent qu’il y avait des vaches à bord des vaisseaux espagnols, et que le capitaine les rembarqua ; je ne le crois point ; je supposerais plutôt que les vaches étaient mortes durant la traversée. Le lendemain j’envoyai pour ce taureau les trois vaches que j’avais à bord : je fis également conduire dans la baie de Matavaï le taureau, le cheval, la jument et les moutons que je destinais aux Taïtiens.
» Je me trouvai débarrassé d’un soin très-incommode. Il est difficile de concevoir la peine et l’embarras que me causa le transport de ces animaux : mais, satisfait d’avoir pu remplir les vues bienfaisantes du roi mon souverain, qui voulait enrichir des peuples si dignes d’intérêt, je me crus dédommagé de toutes les inquiétudes auxquelles j’avais été en proie avant d’exécuter cet objet secondaire de mon voyage.
» Comme je me proposais de relâcher quelque temps ici, on établit les deux observatoires sur la pointe de Matavaï : on dressa aux environs deux tentes où devaient coucher les