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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/24

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soldats de garde et ceux de nos gens qu’il conviendrait de laisser à terre. Je donnai le commandement de ce poste à M. King, qui se chargea en même temps de suivre les observations nécessaires pour déterminer le mouvement journalier du garde-temps, etc. Durant notre séjour à Taïti, nous nous occupâmes de divers ouvrages devenus indispensables. On porta à terre le grand mât de la Découverte, et on le répara si bien, qu’il paraissait sortir du chantier : on raccommoda également nos voiles et nos futailles : on calfata les vaisseaux, et on en examina les agrès ; on inspecta aussi le biscuit que nous avions en caisses, et j’eus le plaisir d’apprendre qu’il y en avait peu d’endommagé.

» Le 26, je fis défricher une pièce de terre, où je semai plusieurs graines et quelques arbres fruitiers : je suis persuadé que les naturels en prendront peu de soin. Au moment où nous partîmes, les melons, les pommes-de-terre et deux ananas poussaient de manière à me donner les plus grandes espérances. J’avais apporté des îles des Amis plusieurs plants de chaddecks ; je les mis aussi dans le jardin que je venais de former. Mes graines et mes arbres ne manqueront pas de réussir, à moins que la curiosité prématurée des Taïtiens, qui a détruit un cep de vigne planté par les Espagnols à Oheitepeha, n’arrête leur développement. Quelques insulaires s’assemblèrent pour goûter les premiers raisins que porta la