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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/28

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faux, et M. Williamson, qui fut de retour le lendemain, acheva de m’en convaincre ; il me dit qu’il avait débarqué à Oheitepeha, qu’il n’y avait point vu de vaisseaux, et que cette baie n’en avait reçu aucun depuis mon départ en 1774. Les habitans de la partie de l’île où nous nous trouvions nous déclarèrent, dès le commencement, que c’était un mensonge inventé par ceux de Tierebou : nous ne pouvions deviner leurs vues ; ils espéraient peut-être que cette fausse nouvelle nous déterminerait à quitter l’île, et qu’ils priveraient ainsi ceux de Taïti-noué des avantages résultans du séjour de nos vaisseaux. Les habitans des deux parties de l’île ont une inimitié invétérée les uns pour les autres.

» Du moment où nous arrivâmes à Matavaï, l’atmosphère fut très-variable jusqu’au 29 ; il tomba chaque jour plus ou moins de pluie. Nous ne pûmes prendre que le 29 des hauteurs correspondantes du soleil pour déterminer le mouvement journalier du garde-temps. La même cause retarda le calfatage et les autres réparations dont les vaisseaux avaient besoin.

» Le soir, les naturels se retirèrent précipitamment des vaisseaux et du poste que nous occupions à terre. Il nous fut impossible d’abord d’en deviner la raison : nous conjecturâmes, en général, qu’il s’était commis quelque vol, et qu’ils redoutaient notre vengeance. Je sus enfin ce qui était arrivé : l’un des aides du chirurgien avait pénétré dans l’intérieur du