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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/31

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naissant pas bien le sujet de la dispute, et les insulaires d’Eimeo ne m’ayant jamais offensé, je ne me croyais point en droit d’entreprendre des hostilités contre eux. Cette déclaration les satisfit, ou parut les satisfaire. Les membres du conseil se dispersèrent, et O-tou me pria de venir le revoir l’après-dînée, et d’amener O-maï.

» Je retournai en effet auprès du roi avec plusieurs de nos messieurs. Le prince nous conduisit dans la maison de son père, en présence duquel on parla de nouveau de l’injustice des insulaires d’Eimeo. Je désirais beaucoup trouver un moyen d’accommodement entre les deux puissances, et je secondai le vieux chef sur ce point : il ne voulut écouter aucune proposition de paix : il me sollicita encore d’aider les Taïtiens ; mais je demeurai inflexible. Je m’informai du sujet de la querelle, et j’appris que, quelques années auparavant, un frère d’Ouaheïdou était parti de Tierebou pour aller occuper le trône d’Eimeo sur l’invitation de Maheiné, chef de cette île et aimé du peuple ; que Maheiné l’avait fait tuer peu de semaines après son arrivée, et avait réclamé la couronne au préjudice de Tieratabounoué, fils de sa sœur, qui était le légitime héritier du sceptre, ou, selon une autre version, qui avait été chargé du gouvernement par les Taïtiens.

» Toaouha, parent d’O-tou, et chef du canton de Tettaha, homme de beaucoup de crédit dans l’île, qui avait commandé en chef l’armement