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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/41

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au moraï, où les prêtres et une multitude d’insulaires venaient de se rassembler. Les deux paquets d’étoffes occupaient la place où on les avait mis le soir de la veille ; les deux tambours étaient au fond du moraï, mais un peu plus près que le jour précédent. O-tou se plaça entre les deux tambours, et il me dit de me tenir à ses côtés.

» La cérémonie commença de la même manière que le jour précédent. On apporta un jeune bananier qu’on mit aux pieds du roi. Les prêtres qui tenaient dans leurs mains plusieurs touffes de plumes rouges, et un panaché de plumes d’autruche que j’avais donné à O-tou et qu’on avait consacré depuis, firent une prière. Lorsqu’ils eurent fini, ils changèrent de position ; ils se placèrent entre nous et le moraï ; et l’un d’eux, le même qui avait joué le principal rôle la veille, marmotta une seconde prière qui dura environ une demi-heure. Durant cet intervalle, les plumes furent portées une à une et déposées sur l’arche de l’éatoua.

» Un instant après, on amena quatre cochons de lait. L’un de ces animaux fut tué : on conduisit les trois autres dans une étable qui se trouvait tout près de là, et on les réserva vraisemblablement pour le premier sacrifice qui aurait lieu. On ouvrit alors un des paquets d’étoffes, et on trouva, comme je l’ai déjà dit, qu’il renfermait le maro dont les Taïtiens investissent leurs rois. Le maro est parmi eux ce que sont en Europe les symboles de la royauté :