bois sculptés, où ils supposent que la divinité réside quelquefois, et qui, par conséquent, sont sacrés à leurs yeux. Un amas de pierres, qui est à l’une des extrémités de l’ouhatta, devant lequel on offrit la victime, et qui présente d’un côté une espèce de plate-forme, mérite une attention particulière ; on y expose les crânes de tous les infortunés qu’on immole aux dieux ; car on va les déterrer quelques mois après la sépulture. Au-dessus de ces crânes sont posées une multitude de planches de bois. On plaça au même endroit, durant la cérémonie, le maro et l’autre paquet qui contient le dieu Ouro, selon la folle croyance des insulaires, et que j’ai appelé l’arche. Ainsi on peut comparer ces amas de pierres aux autels des autres nations.
» On ne peut trop regretter qu’une coutume si atroce, et si destructive du droit sacré dont tous les hommes sont revêtus en naissant subsiste encore dans le grand Océan ; et on est effrayé de la puissance de la superstition qui étouffe les premiers sentimens de l’humanité, lorsqu’on voit cette institution abominable établie chez un peuple qui n’a plus d’ailleurs la brutalité de la vie sauvage. Ce qui afflige davantage, elle est vraisemblablement répandue sur la vaste étendue des terres de cet océan. La conformité des usages et des idiomes que nous avons eu occasion de remarquer entre les îles les plus éloignées donne lieu de croire qu’elles se rapprochent aussi par quelques-uns