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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/96

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qu’ils avaient emporté un corps exposé sur un toupapaou qui se trouvait en face des vaisseaux, et que Maheiné lui-même s’était retiré à l’autre extrémité de l’île. Il paraissait clair que les insulaires avaient résolu de voler ce que je n’avais pas voulu leur donner ; que, s’ils avaient rendu une des chèvres, ils étaient décidés à garder la seconde, qui était une femelle pleine : je résolus, de mon côté, de ne pas la laisser entre leurs mains. Je m’adressai donc aux deux vieillards qui m’avaient procuré la restitution de la première ; ils me dirent que la chèvre avait été conduite à Ouatéa, canton de la partie méridionale de l’île, par Hamoa, chef de ce canton ; qu’on me la rendrait, si je voulais y envoyer du monde. Ils me proposèrent de nouveau de servir de guides dans l’intérieur du pays à ceux de mes gens que je chargerais de la commission ; mais, apprenant qu’on pouvait faire en un jour ce voyage par mer, je détachai M. Roberts et M. Shuttleworth sur le canot ; j’ordonnai que l’un d’eux se tînt à bord, tandis que l’autre ferait le reste du chemin par terre avec les guides et deux ou trois de nos soldats de marine, si l’embarcation ne pouvait arriver jusqu’à la résidence de Hamoa.

» Mon détachement revint fort tard dans la soirée ; il s’était approché de la côte autant que les rochers et les bas-fonds le permirent. M. Shuttleworth, suivi de deux soldats de marine et de l’un des guides, débarqua et se rendit par terre à Ouatéa ; il atteignit la maison de