Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/149

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tombent vivans entre les mains de leurs ennemis doivent s’attendre à toutes sortes de barbaries. Après les avoir long-temps tourmentés, on leur coupe ou plutôt on leur déchire la mâchoire d’en bas ; et, sans égard pour leurs larmes, on les laisse périr dans cet état. Un habitant de Commendo assura Barbot qu’il avait traité lui-même avec cette furie trente-trois hommes dans une seule bataille. Après leur avoir coupé le visage d’une oreille à l’autre, il leur avait appuyé le genou contre l’estomac, et leur avait arraché, de toutes ses forces, la mâchoire d’en bas, qu’il avait emportée comme en triomphe. D’autres ont la cruauté d’ouvrir le ventre aux femmes enceintes, et d’en tirer l’enfant pour l’écraser sous la tête de la mère. Les nations d’Younafo et d’Akkanez ont tant d’horreur l’une pour l’autre, que leurs batailles sont de véritables boucheries, après lesquelles ceux qui leur survivent n’ont pas d’autre passion que de se rassasier de la chair de leurs ennemis dans un horrible festin, et de prendre leurs mâchoires et leur crâne pour en orner leurs tambours et la porte de leurs maisons.

La situation de la côte d’Or étant au 5e. degré de la ligne, on doit juger que l’ardeur du soleil y est extrême. Mais ce que le climat peut avoir de malsain ne vient que du passage soudain de la chaleur du jour au froid de la nuit, surtout pour ceux à qui l’envie de se rafraîchir fait quitter trop tôt leurs habits. On peut en