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conclure que ces circonstances varient selon les lieux que les observateurs ont visités ? Au reste, il y a beaucoup d’apparence que le pongo est le satyre des anciens.

On trouve dans ces contrées les énormes serpens dont on a vu plus haut la description. Les Nègres les appellent, dans leur langue, le grand serpent d’eau, ou la grande hydre. Cette redoutable espèce de serpent, dit Lopez, change de peau dans la saison ordinaire, et quelquefois après s’être monstrueusement rassasiée. Ceux qui la trouvent ne manquent pas de la montrer en spectacle. Lorsqu’il arrive aux Nègres de mettre le feu à quelque bois épais, ils y trouvent quantité de ces serpens tout rôtis, dont ils font un admirable festin. Ce serpent paraît être le même qui porte, suivant Dapper, le nom d’embamba dans le royaume d'Angole et celui de minia, dans le pays de Quodjas.

Le serpent le plus remarquable que Mérolla ait vu, se nomme capra. La nature a mis son poison dans son écume, qu’il crache ou qu’il lance de fort loin dans les yeux d’un passant. Elle cause des douleurs si vives, que, s’il ne se trouve pas bientôt quelque femme pour les apaiser avec son lait, l’aveuglément est inévitable. Ces serpens entrent dans les maisons, et montent aux arbres la nuit comme le jour.

Lopez décrit une autre espèce de serpent qui a, vers l’extrémité de sa queue, une petite tumeur de laquelle il sort un bruit éclatant