Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/340

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comme celui d’une sonnette ; il ne peut se remuer sans se faire entendre, comme si la nature avait pris soin d’avertir les passans du danger.

Le même auteur ajoute qu’il se trouve dans le royaume de Congo des vipères si venimeuses que dans l’espace de vingt-quatre heures elles causent la mort ; mais que les Nègres connaissent des simples dont l’application est un remède assuré lorsqu’elle est assez prompte. Il dit encore que ce pays produit d’autres créatures de la grosseur du bélier, avec des ailes ; elles ont une longue queue et une gueule fort allongée, armée de plusieurs rangées de dents : elles se nourrissent de chair crue. L’auteur ne leur donne que deux jambes. Leur couleur est bleue et verte, et leur peau paraît couverte d’écailles. Les païens nègres leur rendent une sorte de culte : on en voyait un assez grand nombre à Congo du temps de Lopez, parce qu’étant fort rares dans les provinces, les principaux seigneurs prennent beaucoup de soin pour les conserver ; ils souffrent que le peuple leur rende des adorations, en faveur des présens et des offrandes dont elles sont accompagnées. Lopez a évidemment été la dupe des seigneurs du Congo, s’il a pu ajouter foi à un récit d’une absurdité si choquante.

Les caméléons du pays font leur demeure dans les rochers et sur les arbres : ils ont la tête pointue et la queue en forme de scie.

Les rivières de Congo et d’Angole abondent