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sont des docteurs de la loi qui ont l’intendance de tout ce qui appartient et à la religion et à l’exercice de la justice. Chaque île, excepté celles qui contiennent moins de quarante et un habitans, est gouvernée par un autre docteur qui se nomme catibe, et qui a sous lui les prêtres particuliers des mosquées. Leurs revenus consistent dans une sorte de dîme qu’ils lèvent sur les fruits, et dans certaines rentes qu’ils reçoivent du roi suivant leur degré ; mais l’administration principale est entre les mains des naïbes. Ils sont les seuls juges civils et criminels. Leur emploi les oblige de faire quatre fois l’année la visite de leur atollon. Ils ont néanmoins un supérieur qui fait sa résidence continuelle dans l’île de Malé, et qui ne s’éloigne jamais de la personne du roi. Il est distingué par le titre de pandiare. C’est tout à la fois le chef de la religion et le juge souverain du royaume. On appelle à son tribunal de la sentence des naïbes. Cependant il ne peut porter de jugement dans les affaires importantes sans être assisté de trois ou quatre graves personnages, qui se nomment mocouris, et qui savent l’Alcoran par cœur. Ces mocouris sont au nombre de quinze, et forment son conseil. Le roi seul a le pouvoir de réformer les jugemens de ce tribunal : lorsqu’on lui en fait quelques plaintes, il examine le cas avec six de ses principaux officiers, qui se nomment moscoulis, et la décision est exécutée sur-le-champ. Les parties plaident elles-mêmes leur