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nomme le détroit de Balambouam. À dix lieues au nord de cette ville, on trouve celle de Panaroucan, où quantité de Portugais s’étaient établis, parce qu’ils y étaient amis du roi, et que le port y est excellent. Il s’y fait un grand commerce d’esclaves, de poivre-long, et de ces habits de femmes qui portent le nom de conjorins dans le pays. Au-dessus de Panaroucan est une grande montagne ardente qui s’ouvrit pour la première fois en 1586, avec tant de violence, qu’elle couvrit la ville de cendres et de pierres, et tous les environs d’une épaisse fumée qui obscurcit pendant trois jours la lumière du soleil. Cet horrible embrasement fit périr dix mille insulaires.

On trouve, six lieues plus loin, la ville de Passaouran, où l’on fait un commerce de toile de coton. Dix lieues plus à l’ouest, se présente la ville d’Ioartan, située sur une belle rivière, avec un bon port, où relâchent les vaisseaux qui reviennent des Moluques à Bantam. On y trouve toutes sortes de rafraîchissemens. Guerrici est une autre ville qui est située sur le bord occidental de la même rivière. On charge dans ces deux villes quantité de sel pour Bantam.

À dix lieues au nord-nord-ouest, on trouve Toubaon, ou Touban, ville marchande et bien murée : c’est la plus belle ville de l’île. Son roi, que les Hollandais virent dans leur second voyage, se distinguait par la magnificence de sa cour. Un jour qu’ils étaient descendus au rivage, il