Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/179

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s’y rendit pour leur faire honneur ; et les conduisit ensuite à son palais. Il leur montra ses éléphans, chacun sous un petit toit particulier soutenu par quatre colonnes. On leur fit remarquer le plus grand et le plus beau, dont on leur raconta des choses fort extraordinaires. Lorsqu’on lui commandait de tuer quelqu’un, il exécutait aussitôt cet ordre ; et, prenant le cadavre, qu’il se mettait sur le dos avec sa trompe, il allait le jeter aux pieds du roi. La moitié de sa trompe était blanche. Il était si bien dressé aux combats, que le roi n’en montait pas d’autre pendant la guerre. On lui donnait une arme dont il se servait aussi habilement avec sa trompe que le soldat le plus exercé. Les Hollandais en comptèrent douze autres, tous d’une beauté extraordinaire, mais moins grands que le premier, auquel ils donnent la hauteur de deux hommes l’un sur l’autre.

Le premier appartement qu’on leur fit voir contenait le bagage du roi dans des caisses entassées les unes sur les autres. On porte toutes ces caisses avec le roi dans ses moindres voyages. De là ils entrèrent dans l’appartement des coqs de joute, dont chacun occupe une cage particulière de la forme de celles où l’on renferme les alouettes de Hollande, mais dont les bâtons ont deux doigts d’épaisseur, il y a des officiers commis pour en prendre soin et pour régler leurs combats. Cet usage de les tenir renfermés à la vue l’un de l’autre, les rend si vifs