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et si colères, qu’ils se battent avec une furie surprenante. Les Hollandais passèrent dans l’appartement des perroquets, qui leur parurent beaucoup plus beaux que ceux qu’ils avaient vus dans d’autres lieux, mais d’une grosseur médiocre. Les Portugais leur donnent le nom de noiras : ils ont un rouge vif et lustré sous la gorge et sous l’estomac, et comme une belle plaque d’or sur le dos ; le dessus des ailes est mêlé de vert et de bleu, et le dessous paraît d’un bel incarnat. Cette espèce est si recherchée dans les Indes, qu’on donne volontiers jusqu’à dix piastres pour un noiras. On lit dans les voyages de Linschoten que les Portugais ont tenté inutilement de transporter quelques-uns de ces beaux oiseaux en Europe, parce qu’ils sont trop délicats pour résister à la navigation. Cependant les Hollandais en apportèrent à Amsterdam en 1598. Les noiras sont d’un agrément admirable pour leurs maîtres. Ils les caressent avec une douceur et une familiarité surprenantes ; mais ils mordent les étrangers avec fureur.

Les Hollandais furent conduits de cet appartement dans celui des chiens, qui avaient leurs loges à part, et chacun son maître particulier, qui l’instruisait pour la chasse ou pour d’autres exercices. Le roi demanda s’il y avait de grands chiens en Hollande. On lui répondit qu’il y en avait d’aussi grands que ses petits chevaux, et si furieux, qu’ils étaient capables de tuer un homme. Il demanda si les chevaux y