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et leurs armes étaient à peu près les mêmes qu’à Ternate.

Les rois de Ternate ont consenti à brûler tous les girofliers de leur île pour rendre ce commerce plus avantageux aux Hollandais, qui en ont confiné la culture dans Amboine.

Nous devons au Hollandais Valentyn des détails plus intéressans sur l’île d’Amboine, que nous ne déroberons pas à la curiosité des lecteurs.

L’aspect intérieur du pays n’offre d’abord qu’un désert très-rude. De quelque côté qu’on tourne les yeux, on se voit environné de hautes montagnes dont le sommet se perd dans les nues, d’affreux rochers entassés les uns sur les autres, de cavernes épouvantables, d’épaisses forêts et de profondes vallées qui en reçoivent une obscurité continuelle, tandis que l’oreille est frappée par le bruit des rivières qui se précipitent dans la mer avec un fracas horrible, surtout au commencement de la mousson de l’est, temps auquel les vaisseaux arrivent ordinairement de l’Europe. Cependant les étrangers qui s’arrêtent dans le pays jusqu’à la mousson de l’ouest y trouvent des agrémens sans nombre. Ces montagnes qui abondent en sagou et en girofle, ces forêts toujours vertes et remplies de beaux bois, ces vallées fertiles, ces rivières qui roulent des eaux pures et argentines, ces rochers mêmes et ces cavernes qui sont comme les ombres dans un tableau ; tous ces objets, diversifiés en tant de maniè-