res, forment le plus magnifique tableau du monde.
Il est vrai que quelques personnes y ont été atteintes de paralysie, et que d’autres en rapportent un teint d’olivâtre ; ce qu’on appelle, avec beaucoup d’injustice, la maladie du pays. Mais, si l’on excepte les tempéramens faibles, la plupart de ceux qui perdent l’usage de leurs membres ne doivent attribuer cet accident qu’à leur imprudence. On en a vu qui, pour s’être endormis en chemise au clair de la lune, dans les soirées fraîches, se sont trouvés perclus à leur réveil, surtout après quelque débauche. Le vin de palmier donne à ceux qui ont pris l’habitude d’en boire avec excès cette couleur pâle qu’on nomme la maladie du pays. Les insulaires, qui usent de la même liqueur avec plus de modération, et qui ne s’exposent point à l’air pendant les nuits froides, ne sont pas sujets à ces inconvéniens.
Les grosses pluies et les tremblemens de terre sont les deux principales incommodités du pays. Pendant la mousson de l’est, qui commence au mois de mai et qui finit en septembre, on voit quelquefois pleuvoir sans discontinuation plusieurs semaines entières. Malgré l’abondance d’eau qui tombe à plomb, et les torrens impétueux qui coulent des montages dans les lieux bas, le terrain est si spongieux, que les campagnes sont bientôt desséchées. Mais on remarque, comme une merveille de la nature moins facile à comprendre,