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que la saison de ces pluies n’est pas la même pour toutes ces îles. Quand il pleut dans celle d’Amboine, il fait beau à Bouro et dans d’autres îles situées à l’occident. Ce qui paraît encore plus surprenant, c’est qu’à l’ouest, on ait à la fois la mousson sèche, et à l’est celle des pluies. Cette dernière saison est souvent accompagnée de violens ouragans ; mais les tremblemens de terre sont plus fréquens dans l’autre, qui commence au mois de novembre, et qui règne aussi pendant cinq mois. Dans les mois d’avril et d’octobre on n’a point de vents réglés ; ceux de l’est et du sud-est amènent les pluies ; ceux de l’ouest et du nord-ouest causent la sécheresse, mais ils tempèrent les grandes chaleurs, qui, sans cela, seraient excessives. L’ardeur du soleil dure depuis neuf jusqu’à cinq heures ; après quoi l’on commence à respirer un grand air de fraîcheur, qui devient même assez vif par les fortes rosées qui tombent à l’entrée de la nuit. La chaleur a cependant une action si forte sur la terre, qu’elle y forme souvent des ouvertures de vingt pieds de profondeur. Elle fait tarir les rivières et sécher sur pied de vieux arbres. Les girofliers, qui demandent de l’humidité, en souffrent surtout beaucoup de dommage.

Les tremblemens de terre ne sont jamais plus à craindre qu’après les pluies qui suivent ces grandes chaleurs. Dans cette saison de sécheresse, on est aussi effrayé de temps en temps par de furieux coups de tonnerre ; et la