insulaires, et qui leur procurent, dit-il, autant de plaisir que d’utilité. On en distingue jusqu’à quarante espèces, qu’il range toutes sous le nom de palmiers, et dont les principales fournissent les îles de pain. Celle que les Tagales nomment yoro, et les Montagnards laudau, porte le nom de sagou aux Moluques.
Une autre espèce qui donne du vin et du vinaigre se nomme sasa et nipa. Elle n’est point assez grande pour mériter le nom d’arbre. Son fruit ressemblerait aux dattes ; mais il n’arrive point à sa maturité, parce que les insulaires coupent la branche aussitôt qu’ils voient paraître la fleur. Il en sort une liqueur qu’ils reçoivent dans des vaisseaux, et dont ils tirent quelquefois dix pintes dans une seule nuit. L’écorce du calinga, qui est une sorte de cannelle, sert à la préparer et l’empêche de s’aigrir. On emploie les feuilles du même palmier à couvrir les maisons, et, cousues avec du fil très-fin, elles durent, environ six ans. On en tire aussi du vin de coco et de l’huile qui est fort bonne dans sa fraîcheur. De la première écorce des cocotiers on fait des cordages et du calfat pour les navires. L’écorce intérieure sert à faire des vases et d’autres ustensiles.
Carreri met au nombre des palmiers jusqu’à l’arbre qui produit l’arec, petite noix de la grosseur d’un gland, qui entre avec la chaux dans la composition du bétel. Cet arbre se nomme bonga : ses feuilles sont aussi larges que celles