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du bourias ; le tronc est haut, mince, droit et tout couvert de nœuds. Enfin une quatrième espèce, dont les insulaires tirent beaucoup davantages, est celle qu’ils nomment l’yonota. Elle leur fournit une sorte de laine qu’on appelle baios, dont on fait des matelas et des oreillers ; du chanvre noir nommé jonor ou gamouto, pour les câbles de navire, et de petits cocos moins bons, à la vérité, que les grands. Ses fils sont de la longueur et de la grosseur du chanvre. Ils sont noirs comme les crins du cheval, et l’on assure qu’ils durent long-temps dans l’eau. La laine et le chanvre s’enlèvent d’autour du tronc. On tire aussi des branches un vin doux, et leurs bouts se mangent tendres. Il n’y a point de palmiers dont les feuilles ne puissent servir à couvrir les maisons ou à faire des chapeaux, des nattes, des voiles pour les navires, et d’autres ouvrages utiles. Ainsi ce n’était pas sans raison que Pline écrivait, il y a seize cents ans, que les pauvres y trouvent de quoi manger, boire, se vêtir et se loger. Nous avons eu déjà plusieurs fois occasion de relever les avantagés de cet arbre, l’un des trésors de la zone torride.

L’arbre qui porte la casse est en si grande abondance aux Philippines, que pendant les mois de mai et de juin les insulaires en engraissent leurs pourceaux. Les tamariniers, ou plutôt les sampales, dont le fruit se nomme tamarin, n’y sont pas moins communs ; le bois sert à divers ouvrages comme l’ébène. On voit