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à la main, et chacun est obligé de s’y jeter : celui qui sort le premier est déclaré coupable ; d’où il arrive que plusieurs se noient, dans la crainte du châtiment. La seconde épreuve consiste à prendre une pierre au fond d’un bassin d’eau bouillante. Celui qui refuse de l’entreprendre paie l’équivalent du vol.

On punit l’adultère par la bourse. Après le paiement, qui est réglé par la sentence des anciens, l’honneur est rendu à l’offensé, mais avec l’obligation de reprendre sa femme. Les châtimens sont rigoureux pour l’inceste. Toutes ces nations sont livrées au plaisir des sens. Il s’y trouve peu de femmes qui regardent la continence comme une vertu. Dans les mariages, l’homme promet la dot, avec des clauses pénales pour les cas de répudiation, qui ne passe pas pour un déshonneur lorsqu’on s’assujettit aux conditions réglées. Les frais de la noce sont excessifs. On fait payer au mari l’entrée de la maison, ce qui se nomme le passava, ensuite la liberté de parler à sa femme, qu’on appelle patignog ; puis celle de boire et de manger avec elle, qui porte le nom de passalog ; enfin, pour consommer le mariage, il paie aux parens le ghina-puang, qui est proportionné à leur condition.

On ne connaît point d’exemple d’une coutume aussi barbare que celle qui s’était établie aux Philippines d’avoir des officiers publics et payés fort chèrement pour ôter la virginité aux filles, parce qu’elle était regardée