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» À l’égard du calaminham et de son empire, je donnerai d’autant moins d’étendue à mes observations, que je veux les resserrer dans les bornes de mes lumières.

» Le royaume de Pégou, qui n’a pas plus de cent quarante lieues de circuit, est environné par le haut d’une grande chaîne de montagnes nommées Pangacirao, qui sont habitées par la nation des Bramas, dont le pays a quatre-vingts lieues de largeur sur environ deux cents de longueur. C’est au-delà de ces montagnes qu’il s’est formé deux grandes monarchies, celle du Siamon, et celle du Calaminham. On donne à la seconde plus de trois cents lieues, dans les deux dimensions de la longueur et de la largeur, et l’on prétend qu’elle est composée de vingt-sept royaumes[1], dont tous les habitans n’ont qu’un même langage. Nous y vîmes plusieurs belles villes, et le pays nous parut extrêmement fertile. La capitale, qui est la résidence ordinaire du calaminham, porte aux Indes le nom de Timplam. Elle est située sur une grande rivière nommée Bitouy.

» Le commerce est considérable à Timplam, et s’exerce avec beaucoup de liberté pendant les foires. Elles attirent quantité d’étrangers qui apportent leurs richesses en échange de celles du pays, et cette communication y fait

  1. Vingt-sept royaumes, dans le style des voyageurs que nous transcrivons, ne signifient que vingt-sept provinces, sans quoi il faudrait compter presque autant de royaumes en Asie qu’il y a de villes en Europe.