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peuples de l’Asie ne trouvent rien de bien apprêté, s’il n’y a du cardamome. Sa rareté en augmente la valeur jusqu’à le rendre ordinairement trois ou quatre fois plus cher que le plus beau poivre.

Il se trouve de la cannelle dans le pays de Malabar ; mais elle est si peu comparable à celle qui vient de Ceylan, qu’elle n’est guère employée que pour la teinture. On ne dit rien des arbres, qui sont communs à toutes les parties de l’Inde. Mais, comme il n’y a point de pays où les cocotiers soient en si grand nombre, ni dans lequel on en tire autant d’avantages, c’est l’occasion de donner une description exacte de cet admirable ouvrage de la nature.

Les Malabares donnent indifféremment le nom de tenga au cocotier et à son fruit. La hauteur ordinaire de cet arbre est de trente à quarante pieds. Il est d’une grosseur médiocre, fort droit, et sans autres branches que dix ou douze feuilles qui sortent du tronc vers le sommet. Ces feuilles sont larges d’un pied et demi, et longues de huit ou dix. Elles sont divisées comme celles du palmier qui porte les dattes. On les emploie sèches et tressées pour couvrir les maisons. Elles résistent pendant plusieurs années à l’air et à la pluie. De leurs filamens les plus déliés on fait de très-belles nattes qui se transportent dans toutes les Indes. Des plus gros filets on fait des balais. Le milieu, qui est comme la tige de la feuille, et