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de la somme pour l’aller recevoir du chérif, c’est-à-dire d’un officier nommé pour donner et recevoir les lettres de change. Le moindre retardement au delà du terme oblige de payer un intérêt sur le pied d’un et demi pour cent par mois. Mais, lorsque l’acheteur est connu, ils aiment mieux les lettres de change pour Agra, pour Golconde ou pour Visapour, et surtout pour Surate, d’où ils font venir diverses marchandises par les vaisseaux étrangers.

C’est un spectacle agréable de voir paraître tous les jours au matin les enfans des maîtres mineurs et d’autres gens du pays, depuis l’âge de dix ans, jusqu’à l’âge de quinze ou seize, qui viennent s’asseoir sous un gros arbre dans la place du bourg. Chacun d’eux a son poids de diamans dans un sac pendu d’un côté de sa ceinture, et de l’autre une bourse attachée qui contient quelquefois jusqu’à cinq ou six cents pagodes d’or. Ils attendent qu’on leur vienne vendre quelques diamans, soit du lieu même ou de quelque autre mine. Quand on leur en présente un, on le met entre les mains du plus âgé de ces enfans, qui est comme le chef des autres. Il le considère soigneusement, et le fait passer à son voisin, qui l’examine à son tour : ainsi la pierre circule de main en main dans un grand silence, jusqu’à ce qu’elle revienne au premier. Il en demande alors le prix pour en faire le marché ; et s’il l’achète trop cher, c’est pour son compte. Le soir,