captifs passaient dans la ville pour les valeurs qui avaient causé divers dommages sur les côtes, et qu’ils étaient destinés au supplice. Faria, plein d’une vive inquiétude, se hâta d’écrire au mandarin : sa lettre était civile. Il y joignit un présent de deux cents ducats, qui lui parut une honnête rançon ; et chargeant de ses ordres deux des prisonniers, il retint à bord les huit autres.
» La réponse qu’il reçut le lendemain sur le dos de sa lettre était courte et fière : « Que ta bouche vienne se présenter à mes pieds. Après t’avoir entendu, je te ferai justice. » Il comprit que le succès de son entreprise était fort incertain ; et rejetant toute idée de violence, avant d’avoir tenté les voies de la douceur et les motifs de l’intérêt, il offrit par une autre députation jusqu’à la somme de deux mille taëls. Dans sa seconde lettre il prenait la qualité de marchand étranger, Portugais de nation, qui allait exercer le commerce à Liampo, et qui était résolu de payer fidèlement les droits. Il ajoutait « que le roi de Portugal son maître, étant lié d’une amitié de frère avec le roi de la Chine, il espérait la même faveur et la même justice que les Chinois recevaient constamment dans les villes portugaises des Indes. » Cette comparaison des deux rois parut si choquante au mandarin, que, sans aucun égard pour le droit des gens, il fit cruellement fouetter ceux qui lui avaient apporté la lettre. Les termes de sa réponse