Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/239

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» Voilà, reprend Bernier, sans y rien ajouter ni diminuer, l’explication qu’ils me donnèrent. Je les poussai ensuite sur la nature de leurs divinités, dont je voulais être éclairci : mais je n’en pus rien tirer que de confus. »

Bernier continue : « Je les remis encore sur la nature du lengue chérire, admis par quelques-uns de leurs meilleurs auteurs ; mais je n’en pus tirer que ce que j’avais depuis long-temps entendu d’un autre poundit : savoir, que les semences des animaux, des plantes et des arbres, ne se forment point de nouveau ; qu'elles sont toutes, dès la première naissance du monde, dispersées partout, mêlées dans toutes choses, et qu’en acte comme en puissance, elles ne sont que des plantes, des arbres et des animaux même, entiers et parfaits, mais si petits, qu’on ne peut distinguer leurs parties ; sinon lorsque, se trouvant dans un lieu convenable, elles se nourrissent, s’étendent et grossissent ; en sorte que les semences d’un pommier et d’un poirier sont un lengue-chérire, un petit pommier et un petit poirier parfait, avec toutes ses parties essentielles, comme celles d’un cheval, d’un éléphant et d’un homme, sont un lengue-chérire, un petit cheval, un petit éléphant et un petit homme, auxquels il ne manque que l’âme et la nourriture pour les faire paraitre ce qu’ils sont en effet. » Voilà le système des germes préexistans.

Quoique Bernier ne sût pas le sanscrit ou