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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/240

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la langue des savans, il eut une précieuse occasion de connaître les livres composés dans cette langue. Danesch-Mend-Khan prit à ses gages un des plus fameux poundits de toutes les Indes. « Quand j’étais las, dit-il, d’expliquer les dernières découvertes d’Harvey et de Pecquet sur l’anatomie, et de raisonner sur la philosophie de Gassendi et de Descartes, que je traduisais en langue persane, le poundit était notre ressource. » Nous apprîmes de lui que Dieu, qu’il appelait toujours Achar, c’est-à-dire immobile ou immuable, a donné aux Indiens quatre livres qu’ils appellent vedas, nom qui signifie sciences, parce qu’ils prétendent que toutes les sciences sont comprises dans ces livres. Le premier se nomme Atherbaved ; le second, Zagerved ; le troisième, Rekved ; et le quatrième, Samaved. Suivant la doctrine de ces livres, ils doivent être distingués, comme ils le sont effectivement, en quatre tribus : la première, des bramines ou gens de loi ; la seconde, des ketterys, qui sont les gens de guerre ; la troisième, des bescués ou des marchands, qu’on appelle proprement banians ; et la quatrième, des seydras, qui sont les artisans et les laboureurs. Ces tribus ne peuvent s’allier les unes avec les autres ; c’est-à-dire qu’un bramine, par exemple, ne peut se marier avec une femme kettery.

Ils s’accordent tous dans une doctrine, qui revient à celle des pythagoriciens sur la métempsycose, et qui leur défend de tuer ou de