Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cipal doit former une grande rue droite et un grand chemin libre qui traverse toute l’armée, et toujours aussi droit qu’il est possible vers le camp du lendemain. Tous les autres bazars, qui ne sont ni si longs ni si larges, traversent ordinairement le premier ; les uns en-deçà, les autres en-delà du quartier de l’empereur ; et tous ces bazars sont marqués par de très-hautes cannes, qui se plantent en terre de trois en trois cents pas, avec des étendards rouges et des queues de vache du Grand-Tibet, qu’on prendrait au sommet de ces cannes pour autant de vieilles perruques. Le grand maréchal règle ensuite la place des omhras, qui gardent toujours le même ordre, à peu de distance, autour du quartier impérial. Leurs quartiers, du moins ceux des principaux, ont beaucoup de ressemblance avec celui de l’empereur, c’est-à-dire qu’ils ont ordinairement deux peiches-kanés, avec un carré de kanates, qui renferme leur principale tente et celle de leurs femmes. Cet espace est environné des tentes de leurs officiers et de leur cavalerie, avec un bazar particulier qui compose une rue de petites tentes pour le peuple qui suit l’armée et qui entretient leur camp de fourrage, de grains, de riz, de beurre et d’autres nécessités. Ces petits bazars épargnent aux officiers l’embarras de recourir continuellement aux bazars impériaux, où tout se trouve avec la même abondance que dans la ville capitale. Chaque petit bazar est mar-