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qué, comme les grands, par deux hautes cornes plantées aux deux bouts dont les étendards servent à la distinction des quartiers. Les grands omhras se font un honneur d’avoir des tentes fort élevées ; cependant elles ne doivent pas l’être trop, s’ils ne veulent s’exposer à l’humiliation de les voir renverser par les ordres de l’empereur. Il faut, par la même raison, que les dehors n’en soient pas entièrement rouges, et qu’elles soient tournées vers l’amkas ou le quartier impérial.

Le reste de l’espace qui se trouve entre le quartier de l’empereur, ceux des omhras et les bazars, est occupé par les mansebdars ou les petits omhras, par une multitude de marchands qui suivent l’armée, par les gens d’affaires et de justice ; enfin par tous les officiers supérieurs ou subalternes qui appartiennent à l’artillerie. Quoique cette description donne l’idée d’un prodigieux nombre de tentes, qui demandent par conséquent une vaste étendue de pays, Bernier se figure qu’un pareil camp formé dans quelque belle campagne, où, suivant le plan ordinaire, sa forme serait à peu près ronde, comme il le vit plusieurs fois dans cette route, n’aurait pas plus de deux lieues ou deux lieues et demie de circuit, encore s’y trouverait-il divers endroits vides ; mais il faut observer que la grosse artillerie, qui occupe un grand espace, précède souvent d’un jour ou deux.

Quoique les étendards de chaque quartier,