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fort bon pays, où le blé, le riz, les légumes et le vin sont en abondance. Tous les habitans de l’un et de l’autre sexe y sont vêtus, l’été, de grosse toile de coton ou de chanvre, et l’hiver, d’un gros drap, qui est une espèce de feutre. Leur coiffure est un bonnet, autour duquel ils mettent pour ornement des dents de porc et des pièces d’écaille de tortue, rondes ou carrées. Les plus riches y mêlent des grains de corail ou d’ambre jaune, dont les femmes se font aussi des colliers. Les hommes, comme les femmes, portent des bracelets au bras gauche seulement, et depuis le poignet jusqu’au coude, avec cette différence, que ceux des femmes sont plus étroits. Ils ont au cou un cordon de soie, d’où pendent quelques grains de corail ou d’ambre, et des dents de porc. Quoique fort livrés à l’idolâtrie, ils mangent toutes sortes de viande, excepté celle de vache, parce qu’ils adorent cet animal comme la nourrice du genre humain. Ils sont passionnés pour l’eau-de-vie, qu’ils font de riz et de sucre, comme dans la plus grande partie de l’Inde. Après leurs repas, surtout dans les festins qu’ils donnent à leurs amis, ils brûlent de l’ambre jaune : ce qui le rend cher et fort recherché dans le pays.

Le roi de Boutan entretient constamment auteur de sa personne une garde de sept à huit mille hommes, qui sont armés d’arcs et de flèches, avec la rondache et la hache ; ils ont depuis long-temps l’usage du mousquet et