Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/363

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d’âmes seraient absens, il ne fallait pas attendre une bonne pêche de perles. » Ceci nous rappelle un passage fort plaisant de la Gazette de France, de l’année 1774, dans lequel on disait, à l’article de la Suède, que tout se ressentait du bonheur de la nouvelle administration, et que jamais les harengs n’étaient venus en si grand nombre sur les bords de la Baltique.

Après avoir visité la côte de Coromandel, le père de Rhodes fit voile vers Malacca, et échoua sur un banc de sable à la vue du cap de Rachado. Il attribue le salut du vaisseau à un miracle sensible de son reliquaire, qu’il plongea dans la mer au bout d’une longue corde. En moins d’une minute, sans que personne y travaillât, le bâtiment, dit-il, qui avait été long-temps immobile, sortit du sable avec une force extrême, et fut poussé en mer. Il observe qu’on peut aborder dans tous les temps de l’année au port de Malacca, avantage que n’ont pas le ports de Goa, de Cochin, de Surate, ni, suivant ses lumières, aucun autre port de l’Inde orientale. Quoique Malacca, observe-t-il encore, ne soit qu’à deux degrés au nord de la ligne, et que par conséquent la chaleur y soit extrême, cependant les fruits de l’Europe et le raisin même n’y mûrissent point. La raison, dit-il, en paraîtra fort étrange ; mais elle n’est pas moins certaine : c’est faute de chaleur que ces fruits n’y mûrissent pas. Il ajoute, pour s’expliquer, que, « le soleil donnant à plomb sur la terre, devrait à la vérité