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minutes ; parce que le soleil, dont on suit la course, se lève et se couche toujours plus tard. Dans le cours de cette navigation, la perte est d’un demi-jour. Au contraire, les Portugais qui vont du Portugal aux Indes orientales, avancent contre le soleil, qui, se couchant et se levant toujours plus tôt, rend chaque jour plus court de quelques minutes, et leur donne ainsi l’avance du jour en arrivant au même terme. D’où il est aisé de conclure que, les uns gagnant et les autres perdant un demi-jour, il faut nécessairement que les Portugais et les Espagnols, qui arrivent aux Philippines par des chemins opposés, trouvent un jour entier de différence. « Le père de Rhodes, venu vers l’orient par le chemin des Portugais, avait vécu par conséquent un jour de plus que les Espagnols des Philippines. » Par la même raison, continue-t-il, deux prêtres qui partiraient au même jour, l’un de Portugal vers l’orient, l’autre d’Espagne vers l’occident, disant chaque jour la messe, et arrivant le même jour au même lieu, l’un aurait dit une messe plus que l’autre : et de deux jumeaux qui, étant nés ensemble, feraient le même voyage par les deux routes opposées, l’un aurait vécu un jour de plus. »

Ceux pour qui cette remarque ne sera pas aussi merveilleuse qu’elle le fut pour l’auteur apprendront de lui plus volontiers l’origine de la persécution qui fermait alors aux missionnaires l’entrée des ports du Japon. Après avoir