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aussi dangereuse dans les mains des Macassars que je l’éprouvai bientôt après.

» Tandis que le capitaine détacha deux de ses hommes pour aller chercher les autres, je lui fis servir du thé, afin de l’amuser en attendant qu’on vint m’avertir que tout le monde serait à terre. Comme ils tardaient trop à mon gré, je feignis d’avoir quelques ordres à donner, et je sortis après avoir prié un des mandarins présens de tenir ma place. Mes Siamois, attentifs à tout ce qui se passait, étaient fort en peine de savoir à quoi je destinais les troupes que j’avais postées de côté et d’autre. En sortant du pavillon, je trouvai un vieil officier portugais que j’avais fait major et qui attendait mes ordres ; je lui commandai d’aller avertir mes autres officiers de se tenir prêts et dès que les Macassars auraient passé un endroit que je lui marquai, de les investir, de les désarmer, et de les arrêter jusqu’à nouvel ordre.

» L’officier portugais, effrayé de ce qu’il venait d’entendre, me représenta que la chose n’était pas faisable, que je ne connaissais pas comme lui les Macassars, qui étaient des hommes imprenables, qu’il fallait tuer pour s’en rendre maître. « Je vous dirai bien plus ajouta-t-il ; c’est que, si vous faites mine de vouloir arrêter le capitaine qui est dans le pavillon, lui et ce peu d’hommes qui l’accompagnent nous massacreront tous, sans qu’il en échappe un seul. » Je ne fis pas d’abord