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soldats, pendant leurs exercices, et les artisans, dans les fonctions de leur métier, les relèvent sous leur bonnet, ou les lient au sommet de leur tête. Quoique les enfans des deux sexes aient les dents fort blanches, ils n’arrivent pas plus tôt à l’âge de dix-sept ou dix-huit ans, qu’ils se les noircissent comme les Japonais. Ils laissent croître leurs ongles, suivant l’usage de la Chine, et les plus longs passent pour les plus beaux ; cependant ce dernier usage est borné aux personnes de distinction.

Leurs habits sont de longues robes, peu différentes de celles des Chinois. Il leur est défendu, par une ancienne tradition, de porter des sandales ou des souliers, à l’exception des lettrés et de ceux qui sont parvenus au degré de tuncys ou de docteurs. Cette coutume néanmoins s’observe aujourd’hui avec moins de rigueur.

La condition du peuple est assez misérable. On lui impose de grosses taxes et des travaux pénibles.

Un jeune homme est assujetti, dès, l’âge de dix-huit ou de vingt ans, dans quelques provinces, à payer trois, quatre, cinq, six piastres chaque année, suivant la fertilité du terroir de son aldée. Ce tribut se lève à deux termes, aux mois d’avril et d’octobre, qui sont le temps de la moisson du riz. Il n’y a d’exempts que les princes du sang royal, les domestiques de la maison du roi, les ministres d’état, les officiers publics, les lettrés, depuis le grade de