Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/163

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tout son monde, depuis le bord de la grande rivière jusqu’à un ruisseau où se terminait leur camp. Vers le haut, une marre d’eau derrière le camp ne laissait entre la grande rivière et le ruisseau qu’un espace d’environ deux toises, de sorte que les Macassars ne pouvaient les combattre que par une espèce de chaussée ; mais on avait donné ordre d’y faire une barricade de pieux pour en défendre l’entrée. Okpra-Chula, mandarin siamois, devait se porter de l’autre côté du ruisseau, et le border avec mille hommes. Dans les deux rivières il y avait vingt-deux petites galères et soixante ballons remplis de monde pour escarmoucher contre les ennemis, et mille hommes sur la langue de terre vis-à-vis de leur camp.

» Le signal donné à l’heure marquée, Oklouang Mahamontri part brusquement avec quatorze de ses esclaves, sans se faire suivre de ses troupes, et va droit à la chaussée, le long de laquelle il pousse jusqu’aux maisons des Macassars. Là, s’arrêtant, il appelle tout bas Okpra-Chula. Un Macassar, que l’obscurité l’empêchait de voir, lui répond en siamois, que voulez-vous ? Ce mandarin croyant que c’était effectivement Okpra-Chula, s’avance sans défiance ; en même temps, les Macassars sortent de leur embuscade, et le tuent avec sept de ses esclaves. Après cette expédition, une partie des Macassars passa de l’autre côté du ruisseau avant qu’Okpra se fût emparé de ce poste.