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trouvent couvertes d’eau, avec une perte infinie pour les habitans, qui sont alors forcés d’abandonner leur demeure et de se retirer dans leurs bateaux.

Les Tonquinois peuvent se marier sans le consentement de leurs pères et de leurs mères. Le temps ordinaire du mariage pour les jeunes filles est l’âge de seize ans. Toute la cérémonie consiste à les demander en faisant quelques présens au père ; et si la demande est acceptée, on s’explique de bonne foi sur les richesses mutuelles. Le mari envoie chez la fille tout ce qu’il destine à son usage ; on convient d’un jour où, dans une procession solennelle de tous les parens et de tous les amis, elle est portée avec tout ce qu’elle a reçu de son mari dans la maison qu’il a fait préparer pour sa demeure. On s’y réjouit le soir : les prêtres et les magistrats ne s’en mêlent point.

Quoique la polygamie soit tolérée au Tonquin, c’est la femme dont les parens sont les plus qualifiés qui prend le premier rang entre les autres, et qui porte seule le titre d’épouse. La loi du pays permet le divorce aux hommes ; les femmes n’ont pas le même privilége, et l’auteur ne connaît point d’autres cas où elles puissent quitter leur mari sans son consentement que celui de l’autorité d’une famille puissante, dont elles abuseraient pour l’emporter par la force. Un mari qui veut répudier sa femme lui donne un billet signé de sa main et de son sceau, par lequel il reconnaît qu’il