Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/207

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notre joie de nous voir délivrés, et désormais à couvert des effroyables souffrances que nous avions essuyées l’espace de trente-un jours !

» Notre premier soin fut de prier les Hollandais d’envoyer une charrette , avec les rafraîchissemens nécessaires, aux sept Siamois que nous avions laissés en chemin. Après avoir vu partir cette voiture, nous nous rendîmes sur deux autres, dans une habitation hollandaise, à quatre ou cinq lieues de la première. À peine y fûmes-nous arrivés, que nous vîmes paraître plusieurs soldats envoyés par le gouverneur pour nous servir d’escorte, et deux chevaux pour les deux ambassadeurs ; mais ils étaient si malades, qu’ils n’osèrent s’en servir. Ainsi nous reprîmes nos charrettes, et dans cet équipage nous nous rendîmes au cap de Bonne-Espérance. Le commandant, averti de notre arrivée, envoya son secrétaire au-devant des ambassadeurs, pour leur faire des complimens de sa part. On nous fit entrer dans le fort au milieu d’une vingtaine de soldats rangés en haie. Nous fûmes conduits à la maison du commandant, qui se trouva au pied de l’escalier, où il reçut avec de grandes marques de respect et d’affection les ambassadeurs et les mandarins de leur suite. Il nous fit entrer dans une salle, où, nous ayant priés de nous asseoir, il nous fit apporter des rafraîchissemens, tandis qu’il faisait tirer douze coups de canon pour honorer le roi de Siam dans la personne de ses ministres. Nous le conjurâmes d’envoyer