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Les siéges des Siamois sont des nattes de jonc plus ou moins fines ; ils ne peuvent avoir des tapis de pied, s’ils ne les reçoivent du roi, et ceux de drap uni sont fort honorables. Les personnes riches ont des coussins pour s’appuyer. Ce qui est de toile ou de laine en Europe est à Siam de toile de coton blanche ou peinte.

Ils n’ont à table ni nappe, ni serviette, ni cuillère, ni fourchette, ni couteau : on leur sert les morceaux tout coupés. Leur vaisselle est de porcelaine ou d’argile, avec quelques vases de cuivre. Le bois simple ou vernissé, le coco et le bambou font la matière de leurs autres ustensiles. S’ils ont quelques vases d’or ou d’argent, c’est en petit nombre, et la plupart les tiennent de la libéralité du roi, ou comme un meuble attaché à leurs charges. Leurs seaux à puiser de l’eau sont de bambou, fort proprement entrelacé. Le peuple, dans les marchés, cuit son riz dans un coco qui brûle en même temps, et qui par conséquent ne sert qu’une fois ; mais le riz achève de cuire avant que le coco soit tout-à-fait consumé.

Dans tous les repas que les envoyés firent au palais, ils virent une assez grande quantité de vaisselle d’argent, surtout de grands bassins ronds et profonds, dans lesquels on servait de grandes boîtes rondes, d’environ un pied de diamètre ; ces boîtes contenaient le riz. On servait au fruit des assiettes d’or qui avaient été faites exprès pour les festins que le roi avait