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put résister à l’ordre absolu du roi ; et pour prix de ce service il obtint le gouvernement de Jonsalam, qu’il exerça l’espace de trois ou quatre ans avec beaucoup d’approbation. Ensuite, ayant obtenu la permission de retourner à Siam, il eut pour successeur dans son emploi le maître d’hôtel du chevalier de Chaumont, qui se nommait Billy.

Les Siamois ont peu d’artillerie. Un Portugais de Macao, qui est mort à leur service, leur a fondu quelques pièces de canon, et les Français leur ont fait présent de quelques autres pièces ; mais ils entendent peu l’art d’en fondre eux-mêmes. Ils en font de fer battu à froid.

Leur cavalerie n’est composée que d’environ deux mille chevaux. Ils font consister leurs principales forces dans le grand nombre de leurs éléphans, que le père Tachard fait monter à plus de vingt mille ; mais ces animaux n’ayant ni mors ni bride, ne peuvent être gouvernés sûrement. D’ailleurs ils craignent tellement le feu, qu’ils ne s’y accoutument presque jamais ; et lorsqu’ils reçoivent quelque blessure, ils reviennent souvent sur leurs maîtres. On les exerce néanmoins à porter et à entendre tirer sur leur dos de petites pièces longues de trois pieds, et d’une livre de balles. L’infanterie siamoise est nue et mal armée.

Laloubère nous apprend leur ordre de bataille. Ils se rangent sur trois lignes, dont chacune est composée de trois gros bataillons car-