vulgaire : en quoi l’une et l’autre diffèrent de la plupart des langues asiatiques, qui s’écrivent de la droite à la gauche, et de celle des Chinois, qui conduisent la ligne du haut en bas, et qui, dans l’arrangement des lignes d’une même page, mettent la première à droite, et les autres de suite vers la gauche. D’ailleurs la langue siamoise tient beaucoup de celle de la Chine par le grand nombre de ses accens, et parce qu’elle est presque uniquement composée de monosyllabes.
Le siamois et le bali ont un alphabet de peu de lettres, dont on compose des syllabes et des mots ; mais le bali a ses déclinaisons, ses conjugaisons et ses dérivés, ce que le siamois n’a point. Dans cette seconde langue, l’arrangement seul marque le cas des noms. Quant aux conjugaisons, elle a seulement quatre ou cinq particules qui se mettent tantôt devant le verbe, tantôt après, pour signifier le nombre, les temps et les modes. Le dictionnaire siamois n’est guère moins simple ; c’est-à-dire que cette langue est peu abondante ; mais le tour de la phrase n’en est que plus difficile par ses variétés. Laloubère s’efforce de faire comprendre par des exemples la difficulté de ses tours : cœur bon, par exemple, signifie content ; ainsi pour dire si j’étais à Siam, je serais content, les Siamois diraient dans leur langue, si moi être ville de Siam, moi cœur bon beaucoup. Sii, qui signifie lumière, et par métaphore, beauté, se joint par