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tent dans leur langue en dansant ; ce qui les fatigue d’autant moins, que leur manière de danser n’est qu’une simple marche en rond, fort lente et sans aucun mouvement élevé mais avec diverses contorsions du corps et des bras. Pendant cette danse, deux autres acteurs entretiennent l’assemblée par diverses plaisanteries que l’un dit au nom des hommes, et l’autre au nom des femmes qui dansent.

Les Siamois ont des lutteurs et d’autres athlètes qui combattent à coups de coude et de poing. Dans le dernier de ces deux combats, ils se garnissent la main de trois ou quatre tours de corde, au lieu de l’ancien gantelet, et des anneaux de cuivre que ceux de Laos emploient dans les mêmes combats.

La course des bœufs est extrêmement singulière. On marque un espace carré d’environ cinq cents toises de longueur sur deux de large, avec quatre troncs d’arbres qu’on plante aux coins pour servir de bornes. C’est autour de ces bornes que se fait la course. Au milieu de l’espace on élève un échafaud pour les juges ; et pour marquer plus précisément le centre, qui est le point d’où les bœufs doivent partir, on y plante un poteau fort élevé. Quelquefois ce n’est qu’un bœuf qui court contre un autre bœuf, conduits l’un et l’autre par deux hommes qui courent à pied, et qui les tiennent par un cordon passé dans leurs naseaux. D’autres hommes, placés d’espace en espace, relaient fort habilement ceux qui cou-