Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/344

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réduit à l’engager seul dans le corridor. Plusieurs hommes qui se tiennent derrière les troncs entrent dans la tranchée, et le harcèlent avec beaucoup d’ardeur. Ceux qu’il poursuit dans sa colère se réfugient derrière les troncs, entre lesquels il pousse inutilement sa trompe, et contre lesquels il casse quelquefois le bout de ses dents ; mais pendant qu’il s’attache à ceux qui l’ont irrité, d’autres lui jettent de longs lacets dont ils retiennent l’un des bouts, et les lui jettent avec tant d’adresse, qu’il ne manque presque jamais d’y engager un de ses pieds de derrière. Ces lacets sont de grosses cordes, dont l’un des bouts est passé dans l’autre en nœud coulant. L’éléphant en traîne quelquefois un grand nombre à chaque pied de derrière ; car, lorsqu’une fois le lacet est serré au-dessus du pied, on en lâche le bout pour n’être pas entraîné par les efforts d’un animal si robuste. Plus il s’irrite, moins il marque d’attention pour les femelles. Cependant, pour le faire sortir de l’espace, un homme monté sur une autre femelle y entre, en sort, et rentre plusieurs fois parle corridor. Cette femelle appelle chaque fois les autres par un coup sec de sa trompe qu’elle donne contre terre ; enfin les autres femelles la suivent, et l’on cesse alors d’irriter l’éléphant sauvage, qui, revenant bientôt à lui-même, se détermine à les suivre aussi. Il pousse devant lui avec sa trompe la première porte du corridor par laquelle il les a vues passer : il y entre à son tour, mais il n’y trouve