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Les autres concubines qui ont des enfans de lui prennent le nom de doueba, qui signifie excellente femme. Tous les enfans mâles, à l’exception de l’aîné, portent celui de doucong, ou d’excellent homme ; et les filles celui de batoua, qui revient au titre européen de princesse.

Il ne manque rien du côté de la distinction et de l’opulence à tous les enfans du chova ; mais ses frères et ses sœurs sont réduits au revenu qu’il veut leur accorder, et qui diminue dans leurs familles à proportion qu’ils s’éloignent de la source commune de leur sang. Aux cinquième et sixième degrés, ils cessent de recevoir des pensions dont ils avaient joui jusqu’alors.

On a remarqué que le temps des visites entre les Tonquinois est la première heure du jour. Tous les seigneurs, les mandarins, et les officiers civils et militaires, se rendent alors au palais pour faire leur cour au chova ; mais l’empereur ou le bova ne reçoit leurs complimens que le premier et le quinzième jour de la lune. Ils paraissent devant lui en robes bleues, avec des bonnets de coton de leurs propres manufactures.

Le chova reçoit ses courtisans avec beaucoup de pompe : ses gardes, qui sont en grand nombre, occupent la cour du palais ; quantité d’eunuques dispersés dans les appartemens reçoivent les demandes des mandarins et leur portent ses ordres : les requêtes des plus puis-