Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/377

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herbes dans un climat fort humide, non-seulement par les pluies, mais encore par les abondantes rosées qui ne manquent jamais la nuit, et qui sont telles, que, si l’on va se promener avant le lever du soleil dans les champs où l’on néglige d’arracher les herbages, on en sort aussi mouillé que du fond de l’eau. Lorsque le poivrier est près de porter du fruit, il faut ébrancher les arbres qui lui servent d’appui, afin que les branches ne lui dérobent rien des rayons du soleil, qui lui sont plus nécessaires qu’à toute autre plante. Il faut aussi prendre soin, lorsque la grappe est formée, qu’elle soit suspendue sur quelque petit bout de branche ou estoc, dans la crainte que sa pesanteur ne fasse retomber la plante, qui est d’elle-même assez tendre, surtout dans le temps de sa plus grande fécondité. Une autre attention, qui n’est pas moins nécessaire, est d’écarter de la plantation toute sorte de bétail, surtout les buffles et les bœufs, et d’autres animaux qui, s’embarrassant parmi les plantes, ruinent les espérances des plus ardens ouvriers. Il faut que la distance entre les plantes soit telle, qu’on puisse tourner alentour, parce qu’aussitôt qu’elles ont été déchargées de leur fruit, on est obligé d’employer des échelles pour les émonder. Sans cette précaution, elles s’étendraient trop en hauteur, et l’année d’après elles porteraient moins de fruit. »

Le poivre sort d’abord en petites fleurs blanches, qui paraissent ordinairement au