même jour, à la même heure que son père ou ceux qui lui appartiennent de près par le sang sont venus au monde, c’est un très-malheureux présage pour ses héritiers et ses descendans. Ils ne permettent point alors que le corps soit enterré sans avoir consulté leurs devins et leurs prêtres pour choisir un jour favorable à cette cérémonie. Deux et trois ans se passent quelquefois avant qu’ils aient obtenu les lumières qui leur manquent. Le cercueil est renfermé, pour les attendre, dans quelque lieu propre à ce dépôt, et n’y doit point être autrement placé que sur quatre pieux qu’on dispose dans cette vue.
Baron ajoute néanmoins que cet usage ne s’observe que dans les conditions aisées, et que les pauvres, moins scrupuleux, font enterrer leurs parens douze ou quinze jours après leur mort. Il donne une forte raison de cette différence. Plus la sépulture est retardée, plus la dépense augmente, non-seulement pour la femme et les enfans, qui sont obligés d’offrir trois fois chaque jour au corps diverses sortes d’alimens, et d’entretenir continuellement dans le lieu du dépôt des flambeaux et des lampes, outre l’encens et les parfums qu’ils doivent brûler, avec quantité de papier doré, sous différentes formes de chevaux, d’éléphans et d’autres animaux ; mais encore par tout le reste de la famille, qui doit contribuer aux frais de la fête funèbre. Rien n’est aussi plus fatigant pour tous les proches que l’usage indispensable